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Index de l'article

 
La ferme-manoir d'Ogimont.
 
Un endroit où de nombreuses associations se retrouvent, un lieu où l'on vote, de nombreux Basilien(nes) passent devant pour conduire leurs enfants à l'école Paul Emile Victor.
 

Manoir D'Ogimont


Quand le manoir fut-il construit ?
le Seigneur d’ Ogimont, à qui vient d’échoir le fief Vicomtier « de Thieffries », fait ériger à Baisieux un château pour en faire sa maison de campagne.
Le logis a été construit fin XVIIè, début XVIIIè,  puis les bâtiments annexes suivirent dans la construction.
 
Détail des différentes phases de construction (source Histoire et généalogie de Baisieux dont je suis l'un des 4 membres du conseil d'administration)
 
  • Le château:
Fin du XVII° et premier quart du XVIII° siècles, construction du château attesté par la modénature des façades et comprenant l’aile principale, l’aile droite sur caves semi enterrées et l’aile en retour (RdC, R+1 et combles mansardés) ainsi que les douves, pont dormant et passage cocher. Occupation comme maison de campagne.
  • La mutation du château en ferme-manoir:
Seconde moitié du XVIII° siècle, établissement d’une ferme : construction de l’aile Est de la ferme adossée au pignon sud du Château. Elle comprend un rez-de-chaussée peu élevé avec toiture en bâtière (témoins subsistants sur le pignon dans les combles et briques anciennes en façades). Édification de la grange : millésime 1784. Le bâti forme alors un U : château, aile Est et grange. Le château devient le corps de logis de la ferme. L’exploitation est louée à Pierre François Deffontaines. 
  • Occupation de la fermes par la famille Deffontaines  :
Seconde moitié du XIX° et XX° siècle, les héritiers des d’Ogimont (les Dupont-d'Ogimont) vendent le domaine en 1868. Celui-ci est loué à l’époque à Charles Louis Deffontaines, petit fils du précédent, qui édifie l’aile Nord en 1878 (Millésime). Son fils Émile construit l’aile Ouest dès 1880 comme l’atteste le monogramme en façade et referme ainsi la cour. Élargissement par l’arrière de l’aile en retour du château. En 1887, Émile Deffontaines surélève l’aile Est sur toute sa longueur et en modifie la volumétrie pour la partie au contact de l’ancien Château : Il crée l'aile gauche de celui-ci et le dote ainsi d’une composition symétrique. Après François Deffontaines, fils du précédent qui occupa le domaine depuis 1922, Joseph Deffontaines, petit fils d’Émile exploite la ferme à partir de 1962, il dote l’aile Nord d’un appendice disgracieux en façade arrière et perce des baies de cette aile sur la cour en ne tenant pas compte du rythme de la façade.  
  • La réaffectation en centre culturel :
Début XXI° siècle, abandon de l’exploitation et vente à la Commune de Baisieux en 2000. Réaffectation en 2000-2001 des bâtiments, à l’exception du corps de logis, en centre socioculturel, démolition des différents appendices adossés à la grange côté Sud. le Corp de logis est remis dans son état d'origine.
 
 
Son architecture
Le porche s'ouvre sous un arc de pierre qui rappelle beaucoup d'hôtels de Douai, et on trouve au dessus, la marque d'un ancien pont levis, c'est logique car jadis la ferme était entièrement entourée de douves (voir plan cadastral de 1825 ci-dessous) de nos jours il reste encore des traces de celles-ci à certains endroits autour du manoir. Le caractère de la façade réside surtout dans le contraste entre matériaux traditionnels : grès d'Artois, pierres de Lezennes, et briques. La toiture est de type à la Mansard et devait être recouverte d'ardoises. Dans le salon, le plafond est à poutres lambrissées de rinceaux en plâtre.
Le mur d'une grange porte en pierres blanches la date 1784, et dans la cour les noms des propriétaires apparaissent par briques en relief.
 
Les différents occupants du manoir
- Au début du XVIIIè siècle, c'était la maison de campagne du seigneur d'Ogimont, qui l'avait fait construire.
- Avec le temps, le bâtiment devient le corps de logis d'une grande ferme, avec cour centrale, exploitée avant 1789 par Pierre François Deffontaines. 
- A la révolution la famille d'Ogimont, devenue Dupont d'Ogimont, s'enfuit à Bruxelles. Recherchée par Pierre François à l'annonce de la confiscation des biens des immigrés, mais à moitié ruinée, elle vend le tout à Goman Maes. 
- Le domaine revient en 1856 à Charles Louis Deffontaines, petit-fils de Pierre François. 
- Ce fut ensuite Emile en 1880 qui exploita en même temps une ferme à Blandain. 
- François en 1922 et Joseph en 1962.
- Puis l'ensemble a été acquis en l'an 2000 par la commune, pour y faire le centre culturel de Baisieux. De nombreux travaux ont été réalisés pour transformer les granges, les étables, la porcherie, l'écurie, etc...en salles modernes avec tout le confort, pour les différentes activités, tout en gardant le cachet ancien de l'édifice, le logis fut aussi rénové pour retrouver son aspect d'antan. 
 
La ferme-manoir d'Ogimont était de type cense
Une ferme à cour fermée avec peu d'ouvertures sur l'extérieur. Un porche permettant d'accéder à la drève (chemin d'accès à la cense), tandis que sur deux autres ailes, des passages couverts étaient aménagés pour accéder aux pâtures ainsi qu'aux terres exploitées. Le bâtiment, qui a un plan de type pentagonal, était organisé en trois secteurs, fonctionnant indépendamment :
Le premier secteur était le lieu du logis, et il était dirigé directement sur la rue.
Le deuxième secteur concernait la culture et regroupait la grange, l'aire à battre et des remises dans lesquelles deux accès couverts étaient aménagés afin d'accéder aux champs.
Le troisième secteur concernait le bétail et regroupait les étables, la porcherie, l'écurie, dans ce secteur deux passages couverts étaient aménagés afin de rejoindre les pâtures.
Ainsi, dans cette typologie de ferme-cense, tous les accès étaient créés depuis la cour fermée centrale, les chemins par usage étaient dirigés en fonction de la proximité des besoins, la cour et la ferme étant le cœur de la vie rurale de l'exploitation. (Source observatoire Caue)
La vie était dure pour les paysans qui travaillaient à la ferme, par exemple l'eau qu'ils devaient pomper à la force de leurs bras dans des réservoirs, était réservée au seigneur, eux devaient se contenter de ce qui coulait par les trop pleins. 
 
Ci-dessous à gauche le plan cadastral de 1825 où l'on constate que la ferme-manoir d'Ogimont était entourée de douves, et à droite le plan sur lequel est expliqué le fonctionnement de la ferme : logis, étables, porcherie, grange, etc...

Plan cadastral 1825

Plan ferme d'Ogimont


 
Des épisodes de violence pendant la révolution
Ces événements ont fait l'objet d'un procès verbal retrouvé aux archives du Nord, dont nous avons copie : 
Après le passage des troupes en guerre : Français de Dumouriez, Uhlands, Autrichiens, qui pillent les récoltes et tuent le bétail, le 2 mars 1796 une cinquantaine d'hommes pénètrent dans la ferme par effraction. Les 8 domestiques et servantes sont amenés dans la cuisine pour être ligotés et interrogés. Puis le fermier et son épouse sont recherchés et trouvés. Pierre François Deffontaines, une corde au cou, est traîné dans une chambre et étranglé jusqu'à ce qu'il avoue où est son argent. Sachant que les moutons ont été vendus, les bandits non satisfaits en réclament plus. Pierre François  étant prêt à expirer, ils le laissent agoniser, ils vont alors chercher son épouse, lui passent une corde au cou, ils l'accrochent à la cheminée, et allument deux fagots sous elle. La voyant prête à expirer, ils la décrochent, la portent dans la chambre en disant " elle est crevée " Après partage de l'argent et de quantité d'objets, vaisselle, bijoux, linge et nourriture, les brigands, on les appellera " les chauffeurs de pieds" , quittent la ferme vers quatre heures du matin, après avoir ligoté les enfants.
 
Différentes photos de la ferme-manoir d'Ogimont
 
Dans la cour de la ferme d'Ogimont, sur le mur opposé au porche, il y a une niche dédiée à la Sainte Famille. Vu les briques qui l'entourent, identiques à celles de la façade sur cour de l'aile ouest de la ferme, cette niche date certainement de la construction de cette aile construite en 1880 par Émile Deffontaines. Cette niche religieuse existe encore de nos jours.

Niche religieuse au Manoir D'Ogimont

 
Ci-dessous, logie de la ferme d'Ogimont années 60 et sortie de moutons début XXème siècle.

Ogimont jadis

Ogimont sortie de moutons


Ci-dessous, comparatif ferme d'Ogimont jadis et centre culturel d'Ogimont de nos jours.

 Manoir D'Ogimont

Le centre culturel d'Ogimont de nos jours, façade et cour.

Ogimont de nos jours

Ogimont de nos jour

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